Court-métrage à mi chemin entre le documentaire et la fiction, réalisé par Ahmet DERE, avril et mai 2020, prenant pour décor et prétexte le premier confinement afin d'évoquer le travail de B.BAUER entant que musicien gagnant sa vie au quotidien devant la cathédrale de Strasbourg...
Très triste d'avoir appris hier soir le décès du covid de Brice Bauer, c'est terrible. Nous les strasbourgeois nous connaissons tous ce magnifique violoncelliste de talent qui faisait résonner le parvis de la Cathédrale avec de magnifiques mélodies. J'avais plaisir à l'écouter, cet homme devant la gigantestesque cathédrale millénaire avec qui il savait faire résonner les pierres de grès rouges. Il fermait les yeux et était comme habité par la musique, une musique qui venait d'ailleurs, peut-être de Dieu et des anges. Il ne parlait jamais, juste jouait. Il avait reçu un prix prestigieux de musique mais il préférait la rue à une belle carrière qui lui était promise.
Il était aussi un peintre et un écrivain de poèmes. Durant le confinement il était seul et parfois se prennait des amendes des forces de l'ordre mais il répondait qu'il ne voulait pas que " Strasbourg s'éteigne " et que la musique l'habitait. C'était beau, il jouait du Bach, des grands, magnifique. Il a dit un jour alors qu'on lui mettait une amende, le policier lui a dit en même temps " On en a besoin ". Il était notre troubadour de la cathédrale comme " le bossu " de la Notre Dame de Paris.
Dieu doit être heureux de l'accueillir près de lui pour le remercier d'avoir donner tant de grâce et sourires au pied de sa demeure. Il avait 42 ans et père d'un petit garçon.
A Strasbourg nous avons perdu l'un de nos plus beaux concitoyens, une partie de nous. J'en pleure.
Merci Brice pour ces mélodies, la cathédrale ne sera plus pareille mais elle t'appartient éternellement maintenant.
Et de la haut envoie nous de douces mélodies.
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